A la question : Pour être manager, est-il suffisant de maîtriser les techniques de coaching et savoir utiliser les outils du manager ?
la bonne réponse pourrait être : Tout dépend le type manager que vous voulez être.
La connaissance de soi, un prérequis pour bien manager
La connaissance de soi et la connaissance de l'autre, s'avèrent indispensables pour manager.
Au-delà des techniques et des outils, il y a surtout un travail d’introspection à faire lorsque l’on souhaite manager ou diriger des équipes.
Le manager doit intégrer la dimension singulière de sa propre « mécanique » interne :
Quels sont mes besoins et de quelles valeurs découlent ils ?
Quelles sont mes croyances limitantes et d’où proviennent elles ?
Quels sont mes déséquilibres émotionnels et quelles sont leurs conséquences sur les personnes que je manage ?
Quels sont les impacts de l’utilisation déséquilibrée de mes valeurs profondes ?
Quels sont les éléments essentiels à mon épanouissement au travail ?...
C’est cette compréhension de soi qui permet une bonne compréhension de l’autre.
Sans cela, je ne vois qu’avec ma carte de monde, elle devient ma « référence » et ma tendance inconsciente sera de l’imposer aux autres.
Je vais donc me focaliser sur la satisfaction de mes propres besoins et quelque part les imposer à mes collaborateurs.
Si, en tant que manager, je me rattache principalement à la technique et aux outils, je me lie à mes certitudes qui m’enferment dans des croyances limitantes. De ces croyances découlent des limites qui m’empêchent de voir l’autre avec ce qu’il est et ce qu’il porte en lui.
Du point de vue du collaborateur qui va être managé, son épanouissement, sa volonté d’investissement et sa motivation sont directement dépendants de ses propres besoins et non pas de ceux de son manager !
Manager : un métier de savoir être
Manager avec performance, c’est d’abord disposer de compétences comportementales indispensables qui ne s’apprennent pas dans les salles de formation.
Si ma capacité d’écoute, ma créativité, mon intelligence émotionnelle sont trop basses, j’aurai beau acquérir des techniques et me former à des outils, je ne serai pas un bon manager !
Les fonctions managériales sont fortement dépendantes des soft-skills que la personne aura développé (ou pas) au cours de son existence, et particulièrement entre sa petite enfance et son adolescence.
Quelles que soient les acquisitions techniques et l’entraînement à l’utilisation des outils, tout le monde n’est pas capable de devenir un bon manager.
Le leadership est un élément central dans la fonction managériale, il peut se travailler mais il dépend aussi des qualités comportementales de la personne.
Là encore, tout le monde n’a pas vocation à porter un leadership élevé.
Le manager coach navigue entre deux positions
le manager est en position haute : il est en position de « pouvoir », il a le savoir, il donne des ordres et pose ses vérités. Cette posture est nécessaire pour porter les objectifs, fixer les règles et le cadre, poser des fondamentaux...
Le coach est en position basse : il accompagne l’autre à trouver ses propres solutions, il ne « sait » pas (en tout cas c’est sa posture), il éveille par son questionnement, il a intégré sa propre complexité... être coach, ce n’est pas qu’utiliser des techniques de coaching, c’est être partit suffisamment à la découverte de soi-même pour se détacher de sa propre carte du monde.
Le manager et le coach ont des approches que l’on pourrait qualifier d’opposées :
le premier est souvent tenté d’apporter les solutions, de montrer qu’il sait, d’informer en donnant les solutions,
le second interpelle, pose toujours la question qui va permettre à l’autre de trouver la solution par lui-même, il stimule la créativité…
Le manager peut s’enfermer dans ses croyances, le coach a comme principal objectif de s’en détacher et de ne pas les imposer.
Le manager coach navigue toujours entre ces deux positions, c’est un exercice complexe qui doit être réalisé avec finesse et précision.
Mal maîtrisé, cet exercice peut parfois virer au ridicule et faire perdre toute crédibilité au manager.
La mission principale du manager consiste à mettre ses collaborateurs dans les meilleures configurations de motivation.
Sachant que notre système motivationnel est directement rattaché à la perception de nos propres besoins, il est important que le manager se détache des siens quand il veut motiver ses troupes !
Lorsque le manager a réalisé un travail d'introspection suffisant, il est évident qu'il doit pouvoir s'aider d'outils et utiliser des techniques propres au management et au coaching pour gagner en efficacité.
Vous souhaitez « transformer » vos managers en managers coachs ?... faites les accompagner par un coach !
Se cantonner à la maîtrise des outils et de la technique, c'est risquer de faire naître un autre profil de manager : le manager « clown » !
Définition : Personne qui ne peut être prise au sérieux à cause de son attitude irraisonnée, de son incompétence ou de son inconsistance dissimulée sous une fausse assurance.
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