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Stéphane GIMENEZ

Vivre son voyage intérieur

Dernière mise à jour : 10 avr.

Il y a deux, j'ai pris une des plus importantes décisions de ma vie : tirer le levier d'alarme et stopper le train dans lequel j'étais et dont je ne comprenais plus la destination !


Un train lancé à toute vitesse... qui met du temps à s'arrêter en créant pas mal de remous et de secousses avant de se stopper totalement... le trajet devenait insupportable avec un questionnement incessant : mais où va donc ce train ??!!  Et s’il n’y avait rien au bout du voyage ??!!


Plus le train avançait, plus mon corps et mon esprit montraient des signes de fatigue, j'ai tenté de résister... et puis cette voix dans ma tête : qui es-tu ? Où vas-tu ? N'as-tu pas envie de le savoir avant d'arriver au terminus ?... Alors j'ai tiré le levier...


La phase d'arrêt a été "bousculante" : burn-out en 2017, rechute en 2018 (une fois ce n'était pas suffisant pour comprendre), pas mal de temps à explorer le fond du bassin... j'étais habitué à être en apnée depuis tellement longtemps.


J'ai quitté ma dernière entreprise avec beaucoup de regrets car j'y ai vécu de très belles histoires humaines, j'y ai appris le travail en intelligence collective, la démarche collaborative et j'ai eu la chance d'échanger en toute liberté et en toute confiance avec un dirigeant qui croit profondément en l’humain. J’ai managé avec le cœur et la raison, avec la volonté que les personnes se sentent vivantes et actrices de leurs réussites. J’ai managé avec comme principale préoccupation : que les personnes découvrent et puisent en elles-mêmes les ressources utiles à leur propre épanouissement.


Mon souci n’était pas dans l’entreprise mais dans le chemin emprunté…


mon chemin : échec scolaire, reprise de mes études sur le tard puis un parcours professionnel dans 8 entreprises dans lesquelles mon objectif a toujours été le même : être dans la performance inconditionnelle !...

Parce qu’elle me renvoyait une image positive, valorisante, de réussite… parce que cela répondait à mes peurs, à certaines croyances aussi. Une course en avant où j'ai confondu le "savoir faire" et le "vouloir faire", avec le sentiment permanent d'un potentiel qui n'était pas pleinement libéré.


Notre éducation, la construction de notre enfance, nos croyances, nos limites, nos valeurs, nos rejets sont des éléments indéfectibles… trop les oublier ou ne pas en tenir compte peut nous faire prendre le mauvais chemin.


Dieu merci, mes indicateurs internes ont fait le nécessaire pour créer le trébuchement salvateur !


Après un mois de décompression, je suis parti seul avec un objectif : être le plus possible face à moi-même, sans béquille, sans boussole, sans repère et dont le cahier des charges fut de n’avoir aucune notion de temps et de destination. Seul, sans cadre ni directive avec juste un toit, celui de ma voiture qui a joué le rôle de véhicule, de chambre, de cuisine, d'ashram mobile… en prenant le strict nécessaire, quelques vêtements et de la lecture.


Aucun objectif de temps et de destination, aucun cadre... va où tu veux et fais ce que tu veux… et très rapidement c’est la claque !


Celle que j’attendais, celle que j’espérais si fortement. Tout ce que je faisais n’était imputable qu’à moi-même, pas la faute du planning, pas la faute du timing, pas la faute des autres, vous savez… ce qui fait que parfois nous avons tendance à évacuer nos erreurs ou défauts sur des raisons qui nous dédouanent de notre réelle responsabilité.


Je suis responsable de ce qui m’arrive et mes décisions, mes actes, mes directions, mes ressentis ne sont imputables qu’à moi-même ! Si je me force à être, c’est que je ne suis pas.


Je suis parti de ma banlieue Agenaise (...) en direction de la Suisse, l’Autriche, l’Italie, L’Espagne vers St Jacques de Compostelle, j’ai traversé le Portugal du Nord au Sud, Gibraltar et les villages blancs de l’Andalousie…


Et au bout du 35ème jour, j’ai su qu’il était pour moi le moment de rentrer.


35 jours de confrontation à moi-même, 35 jours de réflexion, de contemplation, de méditation… j’ai lu, j’ai écrit, j’ai pensé, j’ai observé (je me suis beaucoup observé) et j’ai passé de nombreux jours sans parler, juste pour laisser le silence nécessaire à l’expression intérieure.


Le plus beau voyage de ma vie sans doute… celui de mon moi intérieur.


Révéler son plein potentiel ne se réalise pas en récitant une formule magique ou dans le regard des autres.


Révéler son potentiel c’est oser entrouvrir les portes de son intérieur, faire face à ce que l’on y découvre, accepter et voir en dedans ce qui peut fortement nous aider à être en dehors


Aujourd’hui, j'ai une chance incroyable, j’aide les personnes à découvrir et utiliser leur plein potentiel.


Soyons résolument optimistes car quelles que soient les difficultés des épreuves, la suite ne tient qu’à nous et si nous le voulons elle ne sera que favorable !


N'ayons pas peur d'explorer ce qui nous freine, ce qui nous bloque, ce qui nous fait souffrir... cela peut nous faire peur, cela peut être douloureux mais c'est l'ouverture vers autre vie, une vie de liberté.



Vivre son voyage intérieur

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